Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Sport à gogo : Le blog des passionnés de sport

Pour les passionnés de sport. Articles divers et variés : Histoire du sport, actualité sportive et analyse. "Le jour où", "Bon anniversaire", "Analyse bourrée" (plus ou moins). On parle de Football, Basketball, Cyclisme, Athlétisme, tous les sports ou presque.

La course au MVP 2017, un remake de la course au MVP 1962?

Harden, Westbrook et Leonard. Les trois favoris pour le titre de MVP 2017, même si Harden et Westbrook semblent loins devant.

Harden, Westbrook et Leonard. Les trois favoris pour le titre de MVP 2017, même si Harden et Westbrook semblent loins devant.

Cette année le débat autour du MVP de la saison régulière est ardent, passionnant. Tout au cours de la saison, on a pas arrêté de faire de comparer avec la saison 1961-1962. Rentrons plus en détail dans ces comparaisons. Je tiens à préciser qu'il est compliqué de comparer les époques et que ça reste assez subjectif. Mais les données et les chiffres sont réels.

Ils sont trois pour le titre de MVP : Westbrook, Harden, Leonard. Peut-être même qu'ils ne sont que deux, Leonard, de par sa personnalité discrète, et profitant du système Spurs, qui lui convient parfaitement, mais qui pénalise son rayonnement individuel, semble écarté. On a donc la barbe contre monsieur triple-double. 


Commençons par Russell Westbrook. Il y a quelques jours, il a battu un record dont on n'a PAS arrêté de parler pendant TOUTE la saison : les 41 triple-double d'Oscar Robertson, meneur de jeu des Royals de Cincinnati (aujourd'hui ce sont les Sacramento Kings). Pour sa deuxième saison en NBA, Robertson a cumulé donc 41 triple-double. Il a fini avec un triple-double de moyenne : 30,8 points, 11,4 passes, 12,5 rebonds. Les Royals finissent deuxième de la Division Ouest avec un bilan de 43 victoires pour 37 défaites.  A l'époque il y avait 9 équipes, 4 à l'Est et 5 à L'Ouest. Les 3 premiers de chaque division sont qualifiés, le premier est exempté de premier tour. Ca se jouait en 80 matchs. Ca nous fait donc 53,8% de victoires. Voilà pour la saison d'Oscar. Et Russell dans tout ça? Il a atteint les 42 triple-double. Il a également un triple-double de moyenne : 31,6 points, 10,4 passes, 10,7 rebonds. Il est également meilleur marqueur de la Ligue avec cette moyenne de points. Le Thunder finit avec un bilan de 47 victoires pour 35 défaites, en 82 matchs, un format qu'on connaît mieux. Ca nous fait 57,3% de victoires. Au final, Le Thunder est 6e à l'Est.
Le parallèle entre Westbrook et Robertson semble tout trouvé : les stats, les triple-double, le bilan de leurs équipes, leur poste même.

Passons à Harden. A qui pourrait-on le comparer dans la course au MVP 1962? On a le choix entre Chamberlain, Jerry West ou Elgin Baylor. Chamberlain domine le scoring cette année là avec 50,4 points par match (!!!!). Il tourne aussi à 25,7 rebonds par match. Un monstre. Mais le pivot a un bilan modeste avec les Warriors de Philadelphie (qui aujourd'hui sont à Oakland) : 49 victoires pour 31 défaites, pour une équipe avec un tel monstre ça semble peu. Ca nous donne 61,3 % de victoires. Tandis que Jerry West, monsieur logo, (le logo de la NBA est inspiré de sa silhouette sur une photo), le meneur des Lakers, tourne à "seulement" 30,8 points, 7,9 rebonds et 5,4 passes. Mais il termine premier de sa division avec 54 victoires pour 26 défaites, un pourcentage de victoire à 67,5%. Elgin Baylor joue aux Lakers, il a le même bilan que Jerry West. Mais l'ailier tourne à 38,3 points par match, 18,6 rebons, 4,6 passes. Un autre mutant. Harden lui, a tourné à 29,1 points par match, 11,2 passes et 8,1 rebonds. Son équipes des Rockets de Houston termine avec un bilan de 55 victoires pour 27 défaites, 67,1% de victoires. Plus proche des Lakers donc. Les Rockets finissent troisièmes à l'Ouest. Le parallèle avec Baylor ou West serait le plus juicieux comme comparaison, Chamberlain faisaint un peu office d'OVNI.

Mais en 1962, entre West, Baylor, Robertson, et Chamberlain, qui a été MVP? La réponse est : Bill Russell. Et oui j'ai gardé la surprise pour la fin. Bill Russell, c'est le pivot des Celtics qui ont gagné 11 titres entre 1957 et 1969. En 13 ans de carrière, 11 titres pour Bill. Alors autant dire qu'il n'était pas tout seul dans l'équipe : il avait avec lui  notamment Havlicek et Bob Cousy. Ses stats ne sont pas folles en terme de points, 18,9 points par match. Il prend quand même 23,6 rebonds par match, et surtout il finit avec les Celtics avec un bilan de 60 victoires pour 20 défaites, 75% de victoires. Ce qui lui vaut d'être élu MVP. Celà a de quoi laisser de l'espoir pour Leonard et ses Spurs de San Antonio, qui ont fini avec un bilan de 61 victoires et 21 défaites, 74,1% de victoires. Leonard tourne à 25,5 points par match, 5,8 rebonds, 3,5 passes. bien maigre à côté de ces mutants d'aujourd'hui ou d'il y a 55 ans. Seul son bilan collectif peut le sauver donc.

Vous trouverez ici le lien vers les résultats des votes pour le MVP 1962.

Comme vous le constatez, Bill Russell a explosé la concurrence, près du double de points accordés à Chamberlain. Robertson est troisième, Baylor 4e et West 5e. Robertson avec sa saison triple-double n'a pas été MVP. Mais on est à l'époque en 1962, en pleine hégémonie Celtics. Je trouve ça bien qu'une récompense individuelle valorise un collectif, car en un sens, une récompense "individuel" dans un sport "collectif" n'a pas beaucoup de sens, si ce n'est "sublimer" un collectif. C'est le troisième titre de MVP pour Russell (je parle de Bill par de Westbrook), et il ira chercher sa cinquième bague. Robertson, lui, on l'a dit, n'en est qu'à sa deuxième saison. Un peu tôt peut-être. Il aura son titre MVP en 1964. Il a alors 26 ans.
 

Nous avons donc fait un parallèle complet avec la saison 1962 dont on a tant parlé cette saison. En 1962, malgré les stats mutanesques, c'est le collectif des Celtics qui a primé. Car on nous l'a souvent dit également : le MVP faisait toujours partie du top 3 de sa conférence. Mais c'était assez simple en 1962, il n'y avait que 4-5 équipes. Donc il faut faire attention dans les comparaisons, comme je l'ai dit au début. Certaines semblent évidentes, d'autres moins, car ça évolue. La continuité de cette logique voudrait que le MVP soit Harden ou Leonard, voire Lebron James (mais bon si c'est la blague). Dans ce cas là, si on cite Lebron, citons le petit Isaiah Thomas, qui finit premier de la conférence Est avec les Celtics. On aurait pu citer des Warriors, mais Durant s'est blessé, et Curry est en-dessous de ses deux dernières saisons statistiquement, même s'il reste énorme. Les stats voudraient que le MVP soit Westbrook. 

Le débat n'est pas près d'être fini. Harden ou Westbrook? L'outsider Leonard? Le suspense reste entier. Mais de 1962 à 2017, ne risque-t-on pas de passer d'un Russell à l'autre?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article